Mon rôle majeur consiste à animer l’écosystème des enseignants et des communautés d’enseignants autour de la création et du partage de communs numériques. Cette notion, si elle est récente, fait désormais partie de l’agenda politique, puisqu’elle est l’un des axes de la stratégie numérique pour l’éducation à laquelle j’ai eu la chance de participer.
Il s’agit en premier lieu de favoriser l’usage de logiciels libres au sein de l’éducation nationale, afin d’améliorer les apprentissages et d’instaurer une souveraineté dans les usages numériques. Nous incitons également les enseignants qui souhaitent partager des ressources à choisir des licences Creative Commons.
Les communs numériques passent aussi par des pratiques éducatives libres qui invitent à faire communauté. Il nous faut en effet offrir aux professeurs les meilleures conditions pour travailler ensemble et partager facilement leurs travaux. J’observe beaucoup de projets dans les territoires, beaucoup de talents, que ce soit chez les enseignants, mais aussi les partenaires et les associations comme Class’code. Ma mission, c’est de m’appuyer sur cette créativité et de la soutenir par le développement de communautés.
Culturellement, il y a là quelque chose d’intéressant : on passe d’une gouvernance descendante du Ministère à une certaine horizontalité, en prenant davantage en compte les besoins des enseignants et des élèves.
Un autre enjeu majeur dans mon activité est de faire en sorte qu’il y ait davantage de filles dans les filières et les métiers du numérique. Il y a eu un avant et un après MeToo mais pour le moment, nous stagnons toujours entre 10 et 30 % de filles et de femmes dans ce secteur. C'est une autre mission de conviction : celle de penser que davantage de mixité apportera ici richesse et diversité.