Mais pourquoi Class´Code ne parle même pas de parité ?

Parce qu’on préfère le faire qu’en parler 🙂

La parité concrètement.

La parité n’est pas un sujet de débat ou de réflexion : c’est juste une partie de l’ADN de notre projet, présent dans toutes nos actions.

La personne cheffe de projet n’est pas un homme, le comité opérationnel est complètement mixte,  notre représentation* externe aussi. Ce sont des chercheuses et des chercheurs qui sont les auteurs scientifiques de nos cours en ligne, tandis qu’un membre de la gouvernance (un homme en l’occurrence, le sujet n’est pas qu’une affaire de femme) est spécifiquement en charge de ces aspects.

Dans chaque contenu ou ressource, une personne est en charge de vérifier que nous n’avons pas involontairement glissé un cliché*** de genre, et si quelqu’un détectait une telle erreur, on corrigerait au plus vite. Le féminin et le masculin est utilisé alternativement. Les scientifiques de l’informatique mis en lumière appartiennent évidemment aux deux moitiés** de l’histoire de l’humanité.

Class´Code en aval d’un vrai travail de réflexion.

En fait, en matière d’égalité des genres en lien avec l’informatique Isabelle Collet, qui mène son activité de recherche sur ces sujets est notre principale référence et nous la lisons sur le blog Binaire du Monde.fr ou sur la  revue de popularisation scientifique Interstices. Son travail nous a aidé à dépasser les bonnes intentions en matière de médiation scientifique, qui est devenu une facette du métier de chercheur-e-s (à la source de la volonté de faire ce projet, du côté du monde de la recherche). Bref plus personne ne pense que  l-informatique-ce-n-est-pas-pour-les-filles. Nous saluons aussi le travail de Francoise Tort, qui est une des personnes fondatrices du http://castor-informatique.fr (plus 450 000 jeunes en 2016 où environ 45 % de filles qui y découvrent l’informatique).

Un exemple concret de positionnement.

Ce n’est pas tant les filles qu’il faut convaincre qu’elles sont égales que… les garçons ! Ce qui éduque à l’égalité filles-garçons est autant le fait que les filles y viennent que…, que les garçons y voient des filles à leurs côtés également (dans les deux sens du terme « également »).

Par conséquent, plus que d’organiser des « activités spécialement pour les filles, qu’elle se bougent enfin » comme souvent, on pense qu’organiser des activités strictement mixtes est bien plus pertinent. Cela implique aussi que les activités  « plutôt féminines » s’ouvrent aussi aux garçons.

On note aussi que juste « faire coder les filles » ne résoud pas le problème de genre, mais le déplace. La solution que nous expérimentons est autre : c’est que l’informatique soit pensée par les deux moitiés de l’humanité à tous les étages, et cela semble bouleverser les frontières entre les rôles. Par exemple, il n’y a plus des personnes qui codent les « façades » des sites webs et d’autre « ce qu’il y a sous le capot », mais des répartitions plus transversales des rôles.

Notes :

(*) Nous avons déjà permuté deux d’entre nous lors d’une table ronde publique « masculine », car il n’est pas possible que Class´Code soit présent à un événement qui ne respecte pas la parité.

(**) Parmi les choix des grandes figures de l’informatique on met en avant Ibm-Mussa Mohamed Al Kwarizmi, Ada Lovelace, Alan Turing et Grace Hoper. On note qu’il y a moitié d’hommes, pas uniquement des gaulois, et que plus de la moitié a aimé d’amour des garçons.

(***) Cela n’empêche pas d’adorer les petites histoires, même un peu cliché : on n’hésite pas -par exemple- à faire programmer un petit jeu où le prince, tout mignon, et méchamment enfermé dans le donjon par le vilain dragon sera délivré par la princesse en armure, un peu comme ici 🙂